Les Stones by Biographies

Les Stones by Biographies

Auteur:Biographies [Biographies]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


1- Acteur central de l’affaire Profumo, scandale politique survenu en Grande-Bretagne en 1963.

Troisième partie

10

« Sing this all together – see what happens »

L’homme avec lequel Marianne Faithfull s’était mise en ménage fin 1966 aurait bien pu troquer ses chemises à fleurs et ses vestes Cecil Gee contre la redingote et la chaîne de montre d’un père de famille victorien. Si la révolution sociale éclatait à tous les niveaux, elle n’avait pas encore renversé ces vieilles idées de supériorité masculine et de femme-objet à la fois décorative et chargée des tâches ménagères. La plupart des pop stars venaient d’un milieu où les hommes se considéraient encore comme les maîtres de leur foyer. Dans cette aristocratie de nouveaux riches, les jeunes hommes faisaient preuve d’un machisme convaincu, exigeant des femmes la soumission, la fidélité totale (sans réciproque, bien entendu), et la gestion efficace et silencieuse des repas et des domestiques.

Peu après son emménagement à Harley House, quand Jagger poussait Marianne à bout, elle quittait parfois l’appartement en courant. « Je ne sais pourquoi, mais chaque fois, j’emportais la même chose – un billet de cinq livres et un morceau de hasch. J’ai réellement tenté de m’enfuir à plusieurs reprises, mais Mick réussissait toujours à me rattraper dans l’escalier et à me faire revenir. »

Bien que traumatisante, la descente de police à Redlands consolida une relation encore récente et tumultueuse. Elle permit à Marianne de découvrir un Jagger chevaleresque, prêt à placer la carrière de sa compagne avant la sienne et à protéger, en vain, sa réputation. Elle comprit aussi que l’indifférence dédaigneuse de Jagger camouflait un besoin profond de stabilité domestique et de bonheur, et que, loin de son public et de ses courtisans, il était le plus normal et le plus naturel des hommes. En lui rendant visite lors de sa première nuit à la prison de Lewes, elle avait été frappée par sa fragilité et sa capacité à fondre en larmes.

Bien sûr, les mauvaises langues murmuraient que Jagger éprouvait une vraie passion pour le cachet social que Marianne lui conférait – il jubilait à l’idée de vivre avec la fille d’une authentique baronne. « Cela se voyait sur son visage lorsqu’ils venaient à une soirée ensemble, raconte Donald Cammell. Il avait la fierté du propriétaire : “Regardez donc ce que j’ai, c’est pas beau, ça ?” »

La fin de l’affaire de drogue marqua pour eux deux le début d’une nouvelle vie commune dans une maison que Jagger avait fini par choisir. Ayant décidé qu’il ne pouvait pas s’enterrer à la campagne comme Keith, Bill et Charlie, il avait jeté son dévolu sur l’un des emplacements les plus désirables de Chelsea, versant quarante mille livres pour s’offrir le 48 Cheyne Walk, au bord de la Tamise près de l’Albert Bridge. La maison de style Queen Anne, haute, étroite, élégamment asymétrique, paraissait modeste à côté des demeures plus tapageuses et plus imposantes de l’avenue.

Jagger avait insisté pour que Nicholas, le fils de trois ans de Marianne et John Dunbar, vienne vivre avec eux à Cheyne Walk.



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